Le génocide Tibétain

 

Génocide

 

Plus de 1.2 million de morts entre 1950 et 1976, soit un cinquième de la population totale du pays
342 970 morts de famine
432 705 tués au combat
173 221 morts en prison ou en camps de travail
156 758 exécutés
92 731 morts sous la torture
9 002 suicides

 

Tous les Tibétains qui aujourd’hui encore, tentent de réclamer leurs identités nationales risquent la prison, la torture et même la mort. En 1999, on dénombrait plus de 615 prisonniers politiques au Tibet, dont 62 ayant passé plusieurs années en prison. Leurs crimes : détenir une photo du Dalaï-lama, agiter le drapeau national tibétain, crier « Tibet libre » lors de manifestations pacifiques, coller quelques affiches sur les murs, traduire en tibétain le texte de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ou simplement parler de la situation des droits de l’homme au Tibet à des touristes ou des journalistes étrangers.
Pour prendre un exemple, le moine Palden Gyatso a été condamné à sept ans de prison pour avoir osé manifester. Repris lors de son évasion, il voit sa peine s’alourdir de huit années supplémentaires. En 1979, pour avoir rédigé des tracts critiquant le régime, son incarcération se durcira et durera en tout 33 ans. Aujourd’hui, ce moine donne des conférences à travers le monde en montrant les instruments de torture qu’il a racheté à ses bourreaux.
Violées, torturées, stérilisées, avortées de force, les femmes ne sont pas épargnées. La Chine viole les droits des femmes à la procréation par des stérilisations et des avortements coercitifs, pratiqués sans aucune hygiène. Ces mesures, visant à long terme l’extinction du peuple tibétain, laissent des traumatismes irréversibles chez les populations des villages où ces actes ont été commis. Leurs statuts de femmes ne les protègent pas de l’emprisonnement et de la torture, comme ces 14 religieuses qui virent leurs condamnations tripler pour avoir chanté des chants nationalistes.

La solution finale…
La Chine a entamé depuis peu la colonisation massive du Tibet, réduisant les Tibétains à une minorité (40%) dans leur propre pays. Il s’agit d’une politique officielle systématique destinée à noyer le peuple tibétain dans une mer de colons chinois pour trouver ainsi une « solution finale » au problème tibétain. Ces transferts massifs de population menacent la survie même de la nation et du peuple tibétain sur son propre sol. Actuellement, il y a plus de 7,5 millions de Chinois au Tibet contre 5,8 millions de Tibétains. A Lhassa, plus des trois quarts de la population sont chinois.
Le mandarin est devenu la langue officielle. Les jeunes enfants tibétains n’ont plus accès à l’éducation traditionnelle et l’écriture tibétaine, l’une des 30 écritures dans le monde, est menacée de disparition.
L’architecture traditionnelle a fait place au bétonnage intensif. Après avoir détruit 6 000 monastères lors de la révolution culturelle, les autorités de Pékin ont décidé d’en rénover certains, transformés en « musée de la spiritualité », ceci dans l’unique but d’attirer les touristes et de faire croire que tout se passe pour le mieux au Pays des neiges. Des centaines de restaurants et de commerces ont été ouverts à Lhassa et dans les grandes villes tibétaines. Maisons de passe, casinos et bars karaokés fleurissent à tous les coins de rue. Les autorités chinoises espèrent ainsi dévoyer les jeunes Tibétains et ruiner les liens familiaux, sociaux et culturels. De plus en plus associée à des valeurs passéistes, la spiritualité est remplacée par le culte du capitalisme à outrance. Enfin, des dispositifs de surveillance (vidéo, policiers en civil et collaborateurs) empêchent toute tentative de manifestation ou tout acte de dissidence organisée.
Sous les yeux du monde, le pays le plus peuplé de la Terre, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, signataire de la Déclaration Universelle des droits de l’homme, de la Convention Internationale des droits de l’enfant, de la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes, de la Convention Internationale sur l’élimination de toute les formes de discriminations raciales et de la Convention contre la torture et autre peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants, continue à violer impunément les droits humains les plus élémentaires.
Le génocide tibétain et l’occupation illégale du Tibet par la Chine sont reconnus par la commission internationale des juristes.
Des résolutions ont été prises par les Nations Unies en 1959, 1961 et 1965. Elles ne sont toujours pas appliquées en 2004…

 

 

Plan de Paix en 5 points

 

En septembre 1987 le Dalaï Lama a fait les propositions suivantes, rejetées par le gouvernement chinois :

  Abandon par la Chine de sa politique de transfert de population qui menace l’existence du peuple tibétain
  Respect des droits fondamentaux et des libertés démocratiques des Tibétains.
  Restauration et protection de l’environnement naturel du Tibet ; cessation par la Chine de la production d’armes nucléaires au Tibet et du dépôt de déchets nucléaires au Tibet.
  Transformation de l’ensemble du Tibet en zone de paix.
  Début de négociations sincères sur le futur statut du Tibet et sur les futures relations entre les peuples tibétain et chinois.
Le Dalaï Lama est le premier lauréat du Prix Nobel de la Paix (1989) qui l’ait reçu, entre autres raisons, pour son oeuvre en faveur de l’environnement. Il a reçu aussi pour sa « contribution remarquable à l’éthique et à l’environnement » le Prix de la Terre, décerné pour la première fois en 1991.Il a déclaré : « Nous connaissons beaucoup de sites, d’animaux, de plantes rares que les générations futures ne verront peut-être pas. Nous devons agir avant qu’il ne soit trop tard. Nous en sommes capables, nous en sommes responsables. »
Al Gore, le vice-président des Etats-Unis, écrivait dans Earth in the balance, alors qu’il était sénateur du Tennessee :
« Les Tibétains n’ont pas le pouvoir d’empêcher les autorités chinoises de détruire l’environnement de leur patrie, car leur pays est occupé militairement par la Chine depuis plus de quarante ans. (…) Pour protéger efficacement l’environnement, il faut être libre, c’est une condition nécessaire. (…)
En fait, presque partout où le citoyen ordinaire n’a pas voix au chapitre dans les décisions qui concernent sa vie, il souffre et son environnement aussi. »