AFIS


Association Française pour l’Information Scientifique

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L’Association française pour l’information scientifique (AFIS) est une association loi de 1901, fondée par Michel Rouzé en novembre 19682 et dont le siège est à Paris. Composée de bénévoles, elle tire ses ressources du magazine qu’elle édite, Science et pseudo-sciences, et des cotisations de ses adhérents.

Issue du courant rationaliste français, elle se donne pour objectif de « promouvoir la science » et de donner « un éclairage sur des sujets de société qui sont traités de manière pseudo-scientifique et font l’objet de désinformation ou polémiques. »

L’association fait l’objet de diverses critiques, notamment pour ses prises de positions jugées favorables aux OGM.

Objectifs et thèmes abordés

Selon ses propres termes, l’AFIS « se donne pour but de promouvoir la science contre ceux qui nient ses valeurs culturelles, la détournent vers des œuvres malfaisantes ou encore usent de son nom pour couvrir des entreprises charlatanesques. Elle apporte un éclairage sur des sujets de société qui sont traités de manière pseudo-scientifique et font l’objet de désinformation ou polémiques, notamment autour de la santé, des nouvelles technologies et de l’environnement3. »

Selon Stéphane Foucart, l’AFIS est une « émanation de la prestigieuse Union rationaliste4 ». Elle a des « engagements utiles contre l’astrologie, les pseudo-médecines, l’archéologie fantastique, etc.4 ».

L’AFIS aborde également des thèmes tels que l’alimentation, le créationnisme, l’énergie nucléaire, l’homéopathie, les médicaments, les ondes électromagnétiques, les organismes génétiquement modifiés, le paranormalet la psychanalyse5.

Astrologie

Dans le domaine de l’astrologie, l’AFIS a pris l’initiative, en 2001, de l’examen critique de la thèse de doctorat de sociologie de l’astrologue Élizabeth Teissier6,7. N’acceptant pas certaines critiques du contenu de son mémoire, celle-ci a qualifié les membres de l’association de « talibans de la culture »8.

Vaccination

Les campagnes des mouvements anti-vaccinations donnent lieu de la part de l’AFIS à des analyses sur le sujet9. Elle a également dénoncé, en 2017, l’invitation par la députée européenne Michèle Rivasi, dans le cadre d’une initiative publique du mouvement anti-vaccination organisée au Parlement européen, de l’ancien médecin auteur d’une fraude avérée, Andrew Wakefield, à l’origine de la rumeur d’un lien entre autisme et vaccination10.

Maladie de Lyme

La maladie de Lyme fait l’objet d’une importante controverse11. L’AFIS met en garde contre le remplacement des recommandations actuelles issues d’un consensus scientifique12. Elle rappelle qu’aucune agence sanitaire ne reconnaît de forme chronique de la maladie et que les traitements proposés sont au mieux inefficaces12. Elle s’inquiète également du complotisme concernant les tests de dépistage de la maladie que certains soupçonnent d’être faits pour sous-estimer le nombre de malades12.

Polémiques

Les positions de l’AFIS, s’inscrivant sur les grands sujets controversés, suscitent logiquement de nombreuses discussions. En 2012, d’après Le Monde : « L’AFIS n’hésite pas à critiquer vertement les médias ou les personnalités qui diffusent des informations en flagrant décalage avec l’état des connaissances scientifiques, sur les sujets à l’interface entre la science et la société. Ce qui ne va pas sans heurts. L’association a ainsi été, à plusieurs reprises, au centre de vives polémiques au cours de ces dernières années13. »

Positionnement concernant les OGM

L’AFIS est à l’initiative d’une pétition s’opposant à un moratoire d’un maïs OGM en France en 2007, qui selon elle ne reposerait pas sur des arguments scientifiques14,15. Elle a également organisé un colloque au Sénat en janvier 200816, lors de la discussion de la loi sur les OGM, au cours duquel les intervenants ont présenté les bénéfices de l’utilisation des OGM et les risques que la France prendrait en les refusant17,18.

En mars 2008, Marcel-Francis Kahn, membre du comité scientifique de l’association, décide de le quitter, jugeant que « l’AFIS s’est transformée – sans que notre avis soit sollicité – en un véritable lobby pro-OGM »19, évoquant également l’existence possible de « liens avec Monsanto ou ses filiales » de deux membres de l’AFIS13, que ces derniers ont par la suite formellement démentis20,21, de même que l’AFIS22, qui déplore que cette « rumeur » soit largement diffusée sur le Web23.

Pour la réalisatrice Marie-Monique Robin, dont le documentaire Le Monde selon Monsanto a fait l’objet de critiques de la part de l’AFIS sous la plume de Marcel Kuntz24, l’argumentaire de l’AFIS « ne se distancie guère » de celui de Monsanto. Elle mentionne qu’une journaliste brésilienne ayant demandé une interview à Monsanto France s’est d’ailleurs vue renvoyer à l’AFIS25.

Le biologiste Pierre-Henri Gouyon critique la « posture » de l’AFIS, qu’il juge « systématiquement favorable aux OGM et systématiquement opposée à l’écologie ». Il observe par ailleurs qu’« [i]l suffit de se rendre sur le site Internet de l’Office américain des brevets pour se rendre compte que certains des membres de l’AFIS les plus engagés à défendre les OGM ont déposé des brevets avec des entreprises de biotechnologies »13.

Selon Stéphane Foucart, l’AFIS est « farouchement pro-OGM » et « l’une des principales organisations à entretenir l’amalgame entre opposition aux OGM et irrationalité. Être contre les OGM, c’est comme être contre l’astrologie en somme. Il y a pourtant quantité de raisons parfaitement rationnelles de s’opposer à ces cultures. » 4

Réchauffement climatique

Dans son dossier de 2010, l’association donne la parole à Michel Petit, climatologue actif au sein du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)26,27, mais publie aussi les contributions de climato-sceptiques tels que Vincent Courtillot ou Benoît Rittaud28,29. Ceci a soulevé des critiques de certains climatologues ainsi que de l’Union rationaliste13. Un dialogue à ce propos avec Sylvestre Huet, journaliste scientifique à Libération, déçu par un traitement « aussi médiocre » du sujet, a fait l’objet d’une publication sur le site de l’association30.

Accusations de parti pris idéologique

Sur Rue89, une tribune intitulée « Afis : information scientifique ou manipulation de l’opinion ? » de Fabrice Flipo critique les erreurs et « partis pris idéologiques » de tribunes publiées dans le même média par Jérôme Quirant, membre du comité de rédaction de la revue de l’AFIS31. Jérôme Quirant a répondu dans une lettre argumentée32, soulignant que « dès le titre, l’article est trompeur, puisqu’il cite l’AFIS alors qu’il n’en sera plus question dans le papier. »

Lien vers l’article de Rue 89

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En novembre 2013, Francis Chateauraynaud et Josquin Debaz, membres du Groupe de sociologie pragmatique et réflexive de l’EHESS publient un rapport, co-édité par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), dans lequel ils présentent l’AFIS comme opposée aux « dispositifs favorisés par le régime régulatoire fondé sur le principe de précaution » et évoquent « la dimension polémique des textes de l’AFIS […]. Mais cela va plus loin, car il y a un véritable réseau à l’œuvre et il s’agit de promouvoir, sous couvert de discussion critique, non seulement des thèses mais également leurs porteurs »33. Dans une lettre de réponse d’avril 2014 adressé à l’ANSES, Louis-Marie Houdebine, en tant que président de l’AFIS, écrit : « nous nous étonnons que l’ANSES couvre de son autorité des propos sur notre association qui ne relèvent pas de l’analyse sociologique mais d’un a priori hostile et ouvertement malveillant, non étayé, voire fondé sur des propos prêtés à l’AFIS ou inventés34 ». Interrogée sur cette publication, la directrice de communication de l’ANSES a répondu au téléphone que « pour l’Agence, le logo de l’ANSES n’aurait pas dû se trouver sur le rapport. L’ANSES ne s’estime pas engagée par des travaux qu’elle ne fait que financer34 ».

Selon Le Monde« les entorses faites à la science sont plus férocement dénoncées quand elles sont le fait des écologistes13. »

Choléra en Haïti

En octobre 2014, Le Monde met l’AFIS en cause pour avoir publié un article en 2013 à l’origine d’une légende urbaine selon laquelle les autorités haïtiennes auraient refusé d’utiliser des produits chlorés pour traiter l’eau lors de l’épidémie de choléra de 2010, favorisant sa propagation35,36,37. Le 23 octobre 2014, l’AFIS ajoute un entrefilet à l’article dans lequel elle présente ses excuses pour ne pas avoir précisé qu’il s’agissait de l’opinion de l’auteur37.

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