Ismeaa c’est quoi ?

Le tigre s’éveille !

 

Le monde est un grand jardin; magnifique, nous y vivons naturellement. Rappelons nous sans cesse que notre environnement est fragile. Les hommes sont le fruit de la terre et chacun de nos gestes impacte notre écosystème. Depuis le début du 20è siècle l’activité humaine grandissante accentue cet état de fait. Si cette prise de conscience se ressent à titre individuel, dans le monde scientifique depuis plusieurs décennies, et de plus en plus au niveau des classes dirigeantes, le sentiment que rien n’est fait est tenace ! 

Rappelons à ce titre (Note issue du Blog Futura Planète)

Le Programme des Nations unies pour l’environnement fut créé en 1972, à l’occasion du premier Sommet de la Terre. © PNUE

« En 1972 eut lieu à Stockholm la conférence des Nations unies sur l’Environnement humain (CNUEH). Cette conférence sur l’environnement qui donna naissance au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) est parfois considérée comme le premier Sommet de la Terre.

Depuis, les chefs de gouvernement du monde entier se réunissent tous les 10 ans lors d’une grande conférence. Ils y décident les grandes orientations à mettre en place pour instaurer un nouveau modèle de développement : le développement durable.

 Les actions des Sommets de la Terre

Les Sommets de la Terre suivants furent donc le sommet de Nairobi de 1982, celui de Rio de Janeiro en 1992 et celui de Johannesburg en 2002. Le prochain Sommet se tiendra à nouveau à Rio de Janeiro, en 2012.

En 1982, le Sommet de Nairobi n’aboutit pas à grand chose en raison des circonstances de l’époque. La guerre froide avait alors la priorité des efforts diplomatiques.

En 1992 en revanche, le Sommet de Rio de Janeiro fut très fécond. Cette conférence s’est conclut par la création du programme d’actions pour le XXIe siècle (Agenda 21), de la conférence-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, de la convention sur la diversité biologique et de la convention sur la lutte contre la désertification.

Le Sommet de Johannesburg de 2002 fut l’occasion de faire le point sur les programmes lancés à Rio de Janeiro et d’adopter un plan d’action sur des domaines très variés du développement durable (eau, énergie, santé, biodiversité…). »

 

Conférence des Nations unies sur le développement durable 2012

2012 en résumé : Texte Final

Le document de résultats de Rio +20, intitulé « L’avenir que nous voulons », réitère les engagements des sommets antérieurs et réalise diverses avancés, bien que plusieurs décisions ait été renvoyées aux prochaines sessions de l’Assemblée générale des Nations unies. Voici les principaux résultats de Rio +20 :

  • lancement d’un processus devant conduire à l’établissement d’Objectifs du développement durable (ODD) susceptible de remplacer les Objectifs du millénaire pour le développement
  • création d’un « forum de haut niveau » chargé de veiller au suivi du développement durable
  • renforcement du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et élargissement de son mandat
  • définition de l’économie verte (et surtout, de ce qu’elle n’est pas)
  • adoption du Cadre décennal de programmation sur les modes de consommation et de production durables (10YFP)
  • amorce d’un processus sur la soutenabilité des entreprises
  • démarrage d’un processus pour mesurer la prospérité et le bien-être au-delà du PIB
  • reconnaissance du rôle des autorités infra-nationales
  • mise en place d’un registre des engagements volontaires1.

Sur les ODD, le document convient de la nécessité d’accélérer les efforts pour mettre en œuvre les engagements antérieurs.

La gouvernance de la haute mer est mise de l’avant3« nous nous engageons à protéger et à régénérer la santé, la productivité et la résilience des océans et des écosystèmes marins, et à maintenir leur biodiversité en assurant leur conservation et leur exploitation durable pour les générations actuelles et futures. Nous nous engageons aussi à appliquer efficacement une démarche écosystémique et l’approche de précaution dans la gestion des activités influant sur le milieu marin, dans le respect du droit international, afin de tenir les engagements pris concernant les trois dimensions du développement durable », mais sans calendrier ni décision de révision du droit maritime pour la haute-mer.

La déclaration encouragent les entreprises cotées en bourse et les multinationales à étudier la possibilité d’insérer des informations sur la soutenabilité de leurs activités dans leurs rapports périodiques1.

L’économie verte est présentée comme un moyen de « contribuer à combler les différences technologiques entre pays développés et en développement », qui ne doit cependant pas « imposer des règles rigides », qui doit « respecter la souveraineté nationale de chaque pays », sans constituer « un moyen de discrimination » ni « une restriction déguisée au commerce international ».

Sur l’autre thème de Rio +20, qu’est le « cadre institutionnel du développement durable », les États sont convenus de créer un « Forum politique de haut niveau » en vue de remplacer la Commission du développement durable qui avait été créée en 1992 à la suite du premier Sommet de Rio pour faire le suivi de l’Agenda 21, mais dont les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes. Par contre, les États n’ont pas réussi à s’entendre sur la pertinence de transformer le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en institutions spécialisée et ce, bien que les pays du Groupe africain se soit rallié à la proposition de l’Union européenne, longtemps porté par la France, de créer une « d’Organisation mondiale ou des Nations unies pour l’environnent ». Plusieurs pays, dont les États-Unis et certains pays du G77/Chine, se sont en effet opposé à la création d’une nouvelle organisation, notant que le PNUE est efficace dans sa forme actuelle. Les États ont toutefois décider de renforcer le PNUE, notamment en établissant la composition universelle de son Conseil d’administration et en réaffirmant son rôle d’« autorité globale et chef de file pour l’environnement », nécessitant des ressources financières sûres, stables, adéquates et accrues provenant du budget ordinaire de l’ONU et de contributions volontaires. À cet effet, la 67e session de l’AGNU (2012-2013) invite à adopter une résolution en vue de « renforcer et reclasser » le PNUE4, ce que le Groupe africain a interprété comme une « porte ouverte » à un éventuel changement de statut du programme.

Enfin, le projet de création d’un droit de la mer donnant un statut plus clair à la haute mer et aux aires marines protégées a été bloqué par 3 États, mais l’ONU est mandatée pour continuer les négociations.

***

Si le vouloir agir semble effectif, le protocole de Kyoto de 1995 représentant un autre marqueur de cette volonté, et au delà du sentiment général d’impuissance ou en tout cas d’insuffisance, nous gagnerions tous à avoir une vue plus claire des résultats obtenus depuis le symbole de 1972.

Depuis on ne compte plus les actions, les institutions nationales et internationales dont le rôle est d’agir contre la menace d’un effondrement écologique. En voici une petite liste loin d’être exhaustive.

Agence européenne pour l’environnement basée à Copenhague.

Organisation mondiale pour l’environnement OMPE

GIEC (Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat).

IUNC Union internationale pour la conservation de la nature

ONU Programme des Nations Unies pour l’environnement

Earthsystemgovernance

ICLEI Conseil international pour les initiatives écologiques locales.

Et tant d’autres… gouvernementales et non gouvernementales que l’on peut compter par dizaines.

Tentons donc un « petit » bilan et pour cela je vous fais part de l’article ci dessous du Figaro du 13 Novembre 2017.

« Dans un appel publié par la revue Bioscience et relayé en français par Le Monde, 15.000 scientifiques de 184 pays soulignent l’état alarmant des indicateurs de l’état de la planète et appellent à agir concrètement contre «une souffrance généralisée et une perte catastrophique de biodiversité».

Nous avons un «impératif moral» à agir sans tarder contre le «péril» qui menace l’avenir de notre planète sur le plan écologique. Ce constat alarmiste est celui de 15.000 scientifiques indépendants, signataires d’un «Avertissement à l’humanité»publié lundi dans la revue scientifique Bioscence

Lire aussi – Les émissions mondiales de CO2 repartent à la hausse en 2017

Les scientifiques, originaires de 184 pays différents, entendent interpeller spécialistes, décideurs et grand public. Il s’inscrivent pour cela dans la lignée d’un premier appel, publié en 1992 et signé par plus de 1700 scientifiques. Ces personnalités reconnues alertaient alors sur le «changement profond dans notre gestion de la Terre» qu’il était «indispensable d’opérer» pour la préserver.

Vingt-cinq ans plus tard, les 15.000 signataires de ce nouvel état des lieux, publié en français dans Le Monde, jugent qu’il est temps de «se remémorer» les mises en garde de leurs aînés et «d’évaluer les réponses que l’humanité a apportées» à cet appel. Depuis 1992, «non seulement l’humanité a échoué à accomplir des progrès suffisants pour résoudre ces défis environnementaux annoncés, mais il est très inquiétant de constater que la plupart d’entre eux se sont considérablement aggravés», regrettent les scientifiques, parmi lesquels figurent des biologistes, physiciens, chimistes ou encore spécialistes du climat. Ils s’appuient, pour ce constat, sur les indicateurs utilisés en 1992 -ressources en eau, déforestation, hausse des températures…- et mis à jour avec les données récentes.

Pointant les conséquences de l’augmentation du volume des gaz à effet de serre, de la déforestation et de la production agricole, les signataires soulignent par ailleurs qu’un «phénomène d’extinction de masse» est en cours, qui pourrait déboucher sur la disparition de plusieurs formes de vie. «L’humanité se voit aujourd’hui adresser une seconde mise en garde», résume le texte. «Nous mettons en péril notre avenir» en ne prenant pas conscience de certaines problématiques, à commencer par «notre consommation matérielle intense» et la croissance démographique mondiale «rapide et continue», ou encore l’échec à enrayer la pollution et à protéger les habitats naturels. «L’humanité omet de prendre les mesures urgentes indispensables pour préserver notre biosphère en danger», résume le texte.

«Les responsables politiques étant sensibles aux pressions, les scientifiques, les personnalités médiatiques et les citoyens ordinaires doivent exiger de leurs gouvernements qu’ils prennent des mesures immédiates», affirment les signataires, invitant à mettre en place «une pression de la société civile» et des campagnes rôdées fondée sur «des preuves, un leadership politique et une solide compréhension des instruments politiques, des marchés et d’autres facteurs».

Outre la nécessaire action des politiques, «il est également temps de réexaminer nos comportements individuels», que ce soit «en limitant notre propre reproduction» ou «en diminuant drastiquement notre consommation par tête de combustibles fossiles, de viande et d’autres ressources». Pour les scientifiques, «il s’agit là d’un impératif moral vis-à-vis des générations actuelles et futures des êtres humains et des autres formes de vie.»

Faut il gonfler la liste ? Pour les plus courageux consulter le rapport de l’ONU. Voici une phrase tirée de cet article qui n’est pas pour rassurer.

« Aucun des problèmes majeurs soulevés dans « Notre futur commun » ne connaît de prévisions d’évolution favorables »

Faut il ajouter d’autres problèmes ? Notamment, l’eau (qualité, potabilité, répartition), les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les nanoparticules alimentaires, la question du plastique (traitement des déchets, pénétration dans la chaîne alimentaire), …

On s’interroge, on s’inquiète, on se résigne, on fait l’autruche ou on se résout à agir. Chacun sait que l’action est un (le) moyen de faire face à l’angoisse. Mourir d’accord (de toute façon c’est prévu) mais au moins faire face et tomber dignement… bon c’est l’attitude classique et chevaleresque. Cependant ne peut on pas envisager d’autres postures moins radicales. « Attendre que ça passe » n’en est pas une, bien évidemment même si ce renoncement est le plus répandu autour de nous soit dans une résignation passive, soit dans un consumérisme frénétique ( ne parlons pas des inconscients qui ne savent même pas que la planète va mal. Mais à vrai dire, est-ce vraiment la planète qui ne va pas bien ? à lire ). Une troisième voie semble plus digne de raison, à savoir ne pas abdiquer et garder espoir.

Que faire ? Nous avons tous en tête peu ou prou cette question et certainement que si nous devions trouver ensemble les moyens de relever le défi nous arriverions à la même conclusion.

Agir, par l’information, la formation, l’autoformation, ne pas cautionner, dénoncer, faire fonctionner la justice le cas échéant. (Le droit international ne prévoit ‘il pas le délit, voire le crime de « non assistance à planète en danger ?).

Travailler, louer glorifier féliciter soutenir tous les Non Renonçant ! et surtout garder espoir.

On a connu le CNR, créons le CMNR, le Conseil Mondial des Non Renonçant.

Certes tout le monde aura compris que mon appel n’est qu’une vue de l’esprit. Toutefois il est certainement le reflet d’une volonté d’entreprendre, de faire face, de prendre le problème à bras le corps.

Cependant l’entreprise est de taille et les améliorations ne se font pas sentir, bien au contraire. S’il apparaît évident de préserver notre espace de vie et  nos ressources (quand même) ! les intérêts privés, nombre d’états et autres firmes multinationales, le court-termisme, le manque de courage politique, le déni de certains, l’égoisme (Cf le dorénavant célèbre  » le mode de vie américain n’est pas  négociable »), la recherche effrénée du profit, le « après nous le déluge », sont autant d’obstacles à une véritable action efficace. Pour achever le tableau peut-on encore espérer une vraie amélioration et surtout un sauvetage de l’écosystème quand plusieurs spécialistes de l’effondrement Collapsologie (Modèles à l’appui,  World3 dans les années 70) considèrent qu’il n’y pas d’issues et ce à court terme dans la plupart des modélisations. Voir la vidéo ci dessous ou Pablo Servigne nous parle des prévisions modélisées (à partir de 20’24)

Bon ces derniers ne sont que des outils informatiques et tout ne peut pas être mathématisable, notamment la capacité de réaction et d’adaptation du genre humain qui ne relève pas de la binarité. La question des modèles est complexe, notamment la philosophie de sa conception dans le choix par exemple des paramètres inhérents à leur fonctionnement ainsi que la provenance des financements…

Ismeaa via ce Blog et sa structure associative  se veut une contribution modeste, évidemment très modeste à l’effort que nous devons tous consentir pour que la terrible courbe s’inverse. Une petite pierre de plus à l’édifice de prise de conscience pour une action toujours plus forte. Et prions pour que cette multiplicité d’actions et de non cautionnement apportent une vraie solution au problème qui nous concerne tous.

Orazio Puglisi

Président Ismeaa