Programme Alimentaire Mondial

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Le Programme alimentaire mondial (PAM ; en anglais WFP, World Food Programme) est l’organisme d’aide alimentaire de l’ONU. Le PAM est la plus grande agence humanitaire qui lutte contre la faim dans le monde en distribuant une assistance alimentaire dans les situations d’urgence et en travaillant avec les communautés pour améliorer leur état nutritionnel et renforcer leur résilience. Chaque année, le PAM apporte une assistance à 80 millions de personnes dans près de 80 pays.1

Son siège se situe à Rome, en Italie.

 

Historique

 

Agence de Kinshasa.

À la suite d’une série de catastrophes durant l’année 1962, l’Assemblée générale des Nations unies a décidé en 1963 de créer le PAM pour venir en aide aux personnes les plus démunies au monde. Son but principal est d’apporter une aide aux populations souffrant de la faim2.

L’orientation stratégique de l’agence est établie dans son Plan Stratégique qui est revu tous les quatre ans. Le dernier plan, approuvé par le Conseil d’Administration en 2008 marque un tournant historique, transformant le PAM d’une agence d’aide alimentaire en une agence d’assistance alimentaire. Pour ce faire, le PAM s’appuie sur une série d’outils plus nuancés et mieux adaptés pour répondre aux besoins alimentaires critiques.

Depuis 1992, le PAM est dirigé par un ressortissant des États-Unis. David Beasley a commencé son mandat de cinq ans en  et est le treizième directeur exécutif du PAM. Son directeur exécutif adjoint est Amir Mahmoud Abdulla.

 

Aides alimentaires pour le Soudan

Mandat

La mission du Programme alimentaire mondial est d’éliminer la faim et la pauvreté dans le monde, en répondant aux besoins d’urgence et en appuyant le développement économique et social. Le PAM vise aussi à réduire le taux de mortalité infantile, à améliorer la santé des femmes enceintes et à lutter contre la carence de micronutriments et contre les maladies comme le VIH/SIDA.

Le PAM a pour objectif de fournir une aide alimentaire :

  • aux victimes de catastrophes naturelles
  • aux personnes réfugiées ou déplacées à l’intérieur de leur propre pays – contraintes de tout abandonner à la suite de conflits, d’inondations, de sécheresses ou d’autres catastrophes naturelles
  • aux pauvres souffrant de la faim qui n’arrivent pas à se sortir du cercle vicieux de la pauvreté et de la malnutrition.

Organisation

Le PAM est dirigé, depuis 1996, par un Conseil d’administration formé par 36 États membres de l’ONU.

Le PAM emploie 11367 personnes en 2014, 93 % d’entre eux travaillent directement sur le terrain. En 2014, le budget du PAM était de 5,38 milliards de dollars3.

Responsables

 

Josette Sheeran en 2012 au forum économique mondial.

Nom Pays Mandat
Addeke Hendrik Boerm (nl) Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 1962 – 1967
Sushil K. Dev Drapeau de l'Inde Inde 1968 – 1968 (par intérim)
Franciso Aquino Drapeau du Salvador Salvador 1968 – 1976
Thomas C. M. Robinson Drapeau du Canada Canada 1976 – 1977
Garson N. Vogel Drapeau du Canada Canada 1977 – 1981
Bernardo de Azevedo Brito Drapeau du Brésil Brésil 1981 – 1982 (par intérim)
Juan Felipe Yriart (de) Drapeau de l'Uruguay Uruguay 1982 – 1982 (par intérim)
James Ingram (en) Drapeau de l'Australie Australie 1982 – 1992
Catherine Bertini Drapeau des États-Unis États-Unis 1992 – 2002
James T. Morris Drapeau des États-Unis États-Unis 2002 – 2007
Josette Sheeran Drapeau des États-Unis États-Unis 2007 – 2012
Ertharin Cousin (en) Drapeau des États-Unis États-Unis 2012 – 2017
David Beasley (en) Drapeau des États-Unis États-Unis 2017 –

Actions

 

Un soldat américain donne une caisse de biscuits du Programme Alimentaire Mondial à un sinistré des inondations dans la vallée de Swat, au Pakistan, en 2010.

En 2014, le PAM a distribué plus de 3 millions de tonnes de nourriture à 80 millions de personnes dans 82 pays. La majorité des personnes assistées (42 millions) ont été atteintes lors d’opérations d’urgence du PAM (dont celles en Irak, au Soudan du Sud, en Syrie et dans les pays affectés par Ebola en Afrique de l’Ouest). En 2014, le PAM a acheté 2.2 millions de tonnes de produits alimentaires dans 92 pays, 81 % des produits alimentaires sont achetés directement dans des pays en développement.

Une aide prioritairement réservée aux enfants

En 2014, les enfants sont demeurés au cœur des efforts déployés par le PAM, ils ont représenté 64 % du nombre total de bénéficiaires. 25 % des personnes souffrant de la faim sont des enfants.

Pour lutter contre la faim chez les enfants, le PAM fournit depuis la fin des années 1960 des repas de midi gratuits dans les écoles du monde entier. Le PAM est aujourd’hui le plus grand fournisseur mondial de repas dans les écoles: le PAM intervient pour distribuer des repas à près de 20 millions d’enfants chaque année. En plus d’apporter aux enfants l’assurance d’avoir un repas chaque jour, les repas scolaires encouragent les familles pauvres à envoyer leurs enfants à l’école.

Dans un nombre croissant de pays, le PAM transfère la responsabilité des programmes de repas scolaires aux gouvernements et aux communautés partenaires : au cours des 45 dernières années, 38 pays ont repris les programmes de repas scolaires du PAM.

En 2014, 7.3 millions d’enfants souffrant de malnutrition ont reçu un soutien nutritionnel spécialisé.

Les difficultés de la corne de l’Afrique

La corne de l’Afrique est une zone où le PAM est particulièrement présent. L’aide alimentaire au Soudan est le programme le plus important de l’agence, qui a fourni des vivres à 6,4 millions de Soudanais en 2006. En 2007, le PAM aura besoin de 685 millions $ de dollars pour venir en aide à 5,5 millions de Soudanais (dont 2,8 million au Darfour).

Après le Soudan, les plus grandes opérations du PAM sont celles en Éthiopie et au Kenya.

Schéma des principales étapes de l’intervention d’urgence

  • Appel à l’aide d’un pays.
    À la suite d’une catastrophe naturelle ou d’un conflit, le gouvernement local demande une aide alimentaire d’urgence.
  • Déclenchement de l’aide.
    À Rome, l’équipe de préparation aux urgences utilise des techniques de pointe (images satellites, télédétection, modélisation informatique) afin d’évaluer rapidement la situation à distance.
  • Livraison des premiers colis.
    Parfois en 24 heures à peine, le PAM livre kits médicaux et biscuits énergétiques stockés en Italie, au Panama, au Ghana, à Dubai et en Malaisie. Les équipes d’évaluation d’urgence envoyées sur place quantifient les besoins.
  • Élaboration d’un plan d’action d’ensemble.
    Le bureau local le plus proche monte une opération d’urgence, qui précise le budget, la durée, les rations, les corridors humanitaires disponibles et les moyens de transport (de l’hélicoptère aux yacks).
  • Appel aux dons.
    Via le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, qui émet un appel d’urgence, le PAM attire l’attention des pays donateurs.
  • Début des opérations d’approvisionnement.
    Le PAM n’attend pas que l’argent arrive sur son compte. Simultanément, sur le terrain, les équipes s’assurent qu’il n’y a pas rupture de l’aide amorcée, et les infrastructures sont préparées pour la réception des marchandises.
  • Distributions des denrées.
    Le PAM travaille avec des relais locaux pour apporter la nourriture aux personnes les plus fragiles : femmes enceintes, enfants, personnes âgées. Les bénéficiaires de l’aide sont avertis par affichage, SMS ou radio.
  • Évaluation.
    Le PAM fait le bilan de l’opération en recherchant les bonnes pratiques apprises sur le terrain mais aussi les erreurs à ne pas reproduire.

Critiques

L’économiste kenyan James Shikwati a déclaré dans un entretien4 avec Der Spiegel en 2005: « l’aide à l’Afrique fait plus de mal que de bien » et « les Africains sont poussés à être des mendiants et non à être indépendants ». Selon lui, l’aide alimentaire augmente la corruption car les politiciens locaux ont la possibilité de voler une partie de l’aide pour soudoyer les électeurs, de vendre l’aide à prix réduits sur les marchés noirs en tuant l’agriculture locale voire même de l’exporter vers les pays développés en réalisant un profit. Il suggère que le PAM répond trop facilement aux appels des gouvernements corrompus, et fournit trop d’aide alimentaire conduisant à une réduction de la production des agriculteurs locaux car « personne ne peut rivaliser avec le Programme alimentaire mondial des Nations Unies ».

Notes et références

  1.  « PAM : Notre Action » [archive], sur wfp.org (consulté le 21 avril 2018)
  2.  (fr) http://fr.wfp.org/propos/informations-institutionnelles [archive] (consulté le 11 janvier 2018)
  3.  ONU : le PAM, première agence humanitaire mondiale (2/7) [archive], Les Échos, 29 septembre 2015
  4.  « SPIEGEL Interview with African Economics Expert: « For God’s Sake, Please Stop the Aid! » », Spiegel Online,‎  (lire en ligne [archive], consulté le7 août 2020).

Annexes

Articles connexes

Liens externes