Francis Cousin



Francis Cousin, né en 1957, est un écrivain, docteur en philosophie et philo-analyste1 français. Il a toujours auto-édité ses textes ou les a fait publier au Retour aux sources.

Durant les années 1970, il a appartenu à la Fédération Anarchiste notamment au groupe Commune de Kronstadt  au nom duquel il a rédigé de nombreux articles pour le Monde Libertaire d’alors2 . Puis il a rejoint le groupe Pour une intervention communiste ( Jeune Taupe )3 . Depuis, il s’est toujours inscrit dans la lutte communiste pour un monde sans argent ni État. Le caractère anti-dogmatique de son parcours et sa passion pour les livres l’ont toujours placé sur le chemin des amitiés plurielles puisqu’il fut notamment l’ami du journaliste Emmanuel Ratier dont les positions étaient pourtant aux antipodes des siennes.

Rappelant que l’anti-complotisme est le pire produit du complotisme, il souligne à la suite de Marx que la marchandise est la plus grande conjuration historique contre l’humanité. Il se présente comme « philosophe praticien du logos radical », c’est-à-dire intervenant au regard d’une réalité rationnelle qui n’est rien d’autre que la rationalité même du réel en son mouvement d’auto-déploiement conscient d’intentionnalité insubordonnable ( l’univers du logos est le logos de l’univers!). 

Pensée et théorie 

Francis Cousin se prétend héritier des courants critiques issus de la Première Internationale qui, à partir de Karl Marx et en récusation de toutes les droites et de toutes les gauches du Capital, ont toujours fermement rappelé la nécessité de l’abolition de l’argent, du salariat et de l’État, dans la perpétuation de l’extrémisme anti-étatique et anti-mercantile qui va de la Commune de Paris en 1871 à toutes les Communes qui ont suivi, de Berlin en 1919, de Kronstadt en 1921 et de Budapest en 1956 en passant par celle de Barcelone en 1936-37 jusqu’à la grève sauvage incontrôlable de Mai 68.

Par principe, il se prête à tout débat, il accepte toute invitation pour rappeler – dans le cadre d’un dialogue ouvert – qu’il récuse toutes les fractions capitalistes, de l’extrême droite à l’extrême gauche de la marchandise…A la suite de Marx, il insiste sur le fait qu’il ne convient pas de réformer l’économie politique de la servitude mais qu’il faut radicalement détruire toutes les domestications de l’économie et de la politique…

Ses recherches « anti-dogmatiques » qui s’inscrivent dans une trajectoire qui va des pré-socratiques jusqu’à Guy Debord en passant par Hegel, traitent essentiellement de la contradiction ontologique fondamentale (Être contre Avoir) qui traverse toute l’histoire de l’humanité depuis la révolution néolithique jusqu’à la réalisation contemporaine de ce qu’il nomme « la dictature démocratique de la marchandise absolue ». À rebours de la normalisation universitaire, il oppose ainsi à la philosophie de connivence avec le système des interrogations factices du commerce de la Cité qui va de Socrate à Kant une philosophie de rupture qui, à partir de Hegel retrouvant Héraclite et Parménide, permit à Marx, au moment des grandes fractures historiques issues de la révolution capitaliste de 1789, de ressaisir la pleine complétude organique et subversive du monde comme totalité non scindée dont l’unité primordiale s’est perdue lorsque les sociétés de l’avoir se sont substituées aux communautés de l’être. Ce qui implique l’intégrale dénonciation des faux savoirs nés de l’absolutisme scientifique des progrès de la marchandisation laquelle déchire la vie en un ensemble chosifié de sphères particulières qui capturent l’existence au seul nom de la dictature réifiante des diverses expériences reproductibles de la mesure et de la quantité rentables.

Il anime notamment un cabinet de philo-analyse1 dont l’objet, à l’inverse de ce qu’il désigne comme les disciplines psychologique, psychanalytique et psychiatrique de la modernité carcérale capitaliste, n’est pas de restructurer les malaises aliénatoires du spectacle du paraître et de la possession mais d’aider à ouvrir le chemin d’une parole dé-liéequi puisse retrouver le véritable sens des profondeurs de l’authenticité de l’être – clairement dé-voilé – en négation active des illusions, angoisses et mystifications civilisationnelles du marché des échanges narcissiques. 

Il a durant des années, dans la trajectoire du communisme de conseils et du situationnisme, produit de nombreux textes – de manière anonyme ou collective – dans le cadre de groupes se réclamant à la suite de Marx premier critique du marxisme, d’une récusation radicale de tous les capitalismes envisageables ( libéraux, étatistes, bolchéviques, tiers-mondistes, néo-identitaires, socio-écologistes ou dé-croissantistes…) et au nom d’une communauté humaine universelle abolissant le cosmopolitisme autocratique de la marchandise. On peut en retrouver un certain nombre sur Internet signés de Gustave Lefrançais ou de L’Internationale.

Un autre monde 

Francis Cousin déclare s’attacher essentiellement à dénoncer toutes les mystifications étatiques du fétichisme de la marchandise en signalant que l’auto-émancipation humaine impliquera le refus complet et absolu de tous les rackets gouvernementalistes dans la nécessaire liquidation de l’assujettissement économique et du dressage politique. Il revient aussi sur la question du terrorisme contemporain 7 en montrant en quoi ce dernier est l’expression directe des services secrets du gouvernement mondial de la marchandise en crise accélérée, dans leur mode de gestion du chaos universel de la baisse du taux de profit et dans le théâtre chimérique des grandes diversions planétaires organisées par la liberté despotique du rendement. Ce faisant, il prolonge après la Société du spectacle, la perspective si bien caractérisée des Commentaires sur la société du spectacle quant à cette incontournable évidence que l’industrie terroriste de masse constitue assurément l’un des vecteurs stratégiques majeurs de l’accumulation capitaliste de notre temps. De même et à partir de toutes les prévisions distinctement posées par Marx quant à l’irrémédiabilité de la crise finale du Capital, Francis Cousin, démontre que dès lors qu’il est devenu le Tout totalitaire du monde, le mode de production capitaliste ne peut plus être condamné qu’à s’abîmer de plus en plus en ce Rien qui repousse fallacieusement les échéances et qui malgré les boucheries planétaires et les reconstructions trompeuses qui s’ensuivent et nonobstant tous les spectacles de manipulations monétaires et terroristes, est irréparablement condamné à produire l’auto-invalidation historique de son propre produire.

En négation de l’ensemble des totems et tabous du monde de l’inversion totalitaire, il rappelle souvent que contre tous les enfermements des pathologies policières et idéologiques de la conscience fausse, la pensée insurrectionnaireauthentique balaye tous les internements de l’enclosure de la loi de la valeur en allant en tout lieu, se confronter méthodiquement et imperturbablement à tout le monde…C’est pourquoi, il a pour spécificité d’accepter toute rencontre et tout débat avec quiconque quel que soit le lieu idéologique d’où il vienne (de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital !) pour précisément engager à aller foncièrement au-delà de toutes les séquestrations et domestications qui entendent compartimenter l’humain dans les diverses claustrations possibles de la gestion scientifique de la société spectaculaire de la technologie capitaliste… Dès lors, Il fait constamment ressortir toute l’importance des luttes maximalistes et multi-séculaires qui virent sans cesse l’être communautaire et générique de l’humain s’opposer à l’emprise oppressive des forces productives du calcul et de l’acquisition dans cette optique séditieuse d’enfin pouvoir réaliser la communauté humaine véridique laquelle ne sera dialectiquement elle-même qu’en tant que résultat accompli de l’activité historique du prolétariat actuel s’auto-supprimant révolutionnairement dans la continuité insoumise et poursuivie des luttes paysannes communeuses de naguère.

Francis Cousin récuse tous les délires de création personnelle égotiste. Il estime que tout ce qui est véridiquement appréciable a déjà été dit ou écrit depuis longtemps et que tout ce qui se rédige dans l’édition onaniste du vide contemporain est de nul intérêt. En conséquence, il se veut simplement homme de transmission impersonnelle du mouvement réel concrètement existant.Il vise donc principalement à attirer l’attention sur le fait décisif que les écrits fondamentaux de Marx et Engels ( Manuscrits de 1844, Sur la Question juive, L’Idéologie allemande, Grundrisse, Introduction à la critique de l’économie politique, Le Capital, Critique du programme de Gotha et L’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État…) qui renvoient au fondement de l’être de LÊtre ne prennent leur véritable signification historique qu’aujourd’hui puisque c’est seulement maintenant que le mode de production capitaliste a totalement réalisé sa domination mondiale jusqu’à ce point crisique intégral et cataclysmique où il va cesser dorénavant de pouvoir justement continuer à se réaliser comme monde de la domination totale.

Pour saisir synthétiquement de quelle manière, Francis Cousin peut entrevoir une autre vie possible, l’on se reportera à ce texte Thèses sur la fabrication capitaliste de la soumission politique, l’émancipation humaine, l’économie de la crise spectaculaire et la crise de l’économie spectaculaire…3

Bibliographie 

  • Le mouvement communiste de l’histoire : Perspective d’une définition et définition d’une perspective, thèse de 3e cycle : Philosophie, Paris 10, 1986 avec pour directeur de thèse : Georges Labica. 
  • Véridique Rapport Sur Les Dernières Nécessités De Préservation Et D’extension De La Domination Américaine Sur Le Monde – Du terrorisme et de l’Etat en leur contexte général ou comment Washington est à la Genèse opérationnelle des attentats du 11 septembre 2001 et de tous ceux qui ont suivi, dans le cadre d’une appropriation recherchée des ressources pétrolières mondiales et d’abord irakiennes, éditions Samizdat, collectif signe cet ouvrage sous le nom de « Terror », 2003, 108 p. 
  • Critique de la Société de l’Indistinction – Commentaires sur le fétichisme marchand et la dictature démocratique de son spectacle, éditions Révolution Sociale, collectif signe cet ouvrage sous le nom de “l’internationale” avec Gustave Lefrançais (Francis Cousin), 2007, 194 p4,5.
  • L’Être contre l’Avoir : Pour une critique radicale et définitive du faux omniprésent…, Le retour aux sources, Paris, 2012, 328 p. (ISBN 9782355120473) (ISBN 2355120471)6,7.
  • Commentaires sur l’extrême radicalité des temps derniers : Critique de la dictature démocratique du spectacle de la marchandise terminale…, Le retour aux sources, Paris, 2016, 440p.