La question Lgbt

Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres

 
 

 

Le drapeau arc-en-ciel, principal symbole des personnes LGBT.

LGBT ou LGBTQIA+, sont des sigles utilisés pour qualifier les personnes lesbiennesgaysbisexuellestransqueersintersexes et asexuelles, c’est-à-dire pour désigner des personnes non hétérosexuelles, non cisgenres ou non dyadiques.

Le sigle « LGBT » est ainsi complété avec d’autres lettres ou avec un « + » pour inclure d’autres variantes d’identité de genre, de caractéristiques sexuelles, ou d’orientation sexuelle, comme l’asexualité, la pansexualité ou la bispiritualité. Ces sigles peuvent également être utilisés dans des expressions qui se rattachent à ces personnes (mouvement LGBT et droits LGBT sont des exemples).

Le terme « gay » est parfois utilisé de façon abusive pour désigner l’ensemble des personnes dites « LGBT ». D’autres termes et sigles, se voulant plus inclusifs, sont aussi usités : « altersexuel » ou « MOGAI » pour « Marginalized Orientations, Gender identities, And Intersex ».

Description

L’orientation sexuelle au sens large indique par quels genres une personne est attirée. Le concept d’orientation romantique existe pour désigner exclusivement l’attraction romantique.

L’identité de genre est la perception interne et personnelle de ce qu’est le genre d’une personne.

  • transidentité : se dit d’une personne dont l’identité de genre n’est pas en accord avec le sexe biologique assigné à la naissance2.
  • non-binarité : se dit d’une personne « qui ne se reconnaît pas dans le genre qui lui a été assigné à la naissance, mais pas entièrement dans le genre opposé ; qui se situe en dehors des normes du féminin et du masculin »3.
  • bispiritualité : terme générique se référant aux Amérindiens s’identifiant comme ayant à la fois un esprit masculin et un esprit féminin4,5.
  • intersexe : se dit d’une personne née avec des caractéristiques sexuelles (organes génitaux, gonades, taux d’hormones et/ou chromosomes) qui ne correspondent pas aux définitions typiques de « mâle » et « femelle »6 (Non lié au genre mais au sexe biologique donc.)

Études

La population s’identifiant comme LGBT se décomposerait par ordre décroissant par des personnes bisexuelleshomosexuelles et transgenres7,8,note 1.

Par ailleurs, parmi les personnes s’engageant dans des relations homosexuelles, peu sont celles qui excluent les relations hétérosexuelles. Ainsi, d’après une étude française conduite en 1993, 96,6 % des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont aussi entretenu des relations hétérosexuelles9. Des études américaines ou danoises donnent des chiffres tout aussi considérables (de 90 à 96 %), ce qui montre que l’homosexualité (l’orientation sexuelle unique et exclusive envers les personnes de même sexe) est un comportement sexuel très marginal parmi les personnes s’engageant dans des relations avec des personnes de même sexe9.

Au cours des xxe et xxie siècles, des études ont été menées en Occident pour tenter de déterminer la proportion de la population s’étant engagée dans des relations de nature homosexuelle. Ainsi, Alfred Kinsey, dans une étude menée en 1948, a découvert que 46 % des sujets masculins interrogés (5 300 personnes) et de 6 à 14 % des femmes avaient eu une expérience sexuelle avec une femme et un homme, ou que ces personnes avaient déjà sexuellement « réagi » à des personnes des deux sexes10.

Shere Hite est l’auteure d’une étude sur la sexualité masculine, Le Rapport Hite sur les hommes. Elle découvre dans ses recherches que 43 % des hommes sondés ont eu, durant leur enfance ou leur adolescence, des rapports sexuels avec d’autres garçons, sans que cela ne les empêche de mener ou de développer plus tard dans leur vie une sexualité hétérosexuelle11.

Néanmoins, ces pratiques ne se retrouvent que rarement dans l’identification aux personnes LGBT : nombreuses sont les personnes s’étant engagées dans des relations avec des personnes de même sexe qui ne s’identifient pas, pour diverses raisons, comme « homosexuelles » ou « bisexuelles »1. Cela peut être dû à des raisons culturelles : par exemple, se présenter comme « hétérosexuel » lorsque l’on s’engage dans des relations homosexuelles et hétérosexuelles est une pratique généralisée en Amérique latine12.

Une étude de l’Institut français d’opinion publique, s’intéressant à l’électorat LGBT dans le cadre de l’élection présidentielle française de 2012 indique que 6,5 % des personnes âgées de 18 ans et plus s’identifient comme bisexuel(les) (3,5 % de l’électorat), lesbiennes, ou homosexuels (3 %), d’après un critère d’auto-identification, et non pas de pratiques (l’étude ne mentionne pas la transidentité, puisqu’elle n’est pas une orientation sexuelle, mais fait référence à l’identité de genre. Les personnes trans sont donc intégrées dans l’étude, au titre de leur orientation sexuelle)13.

Mouvement LGBT

Droits

Les droits LGBT correspondent aux droits humains des personnes bisexuelles, homosexuelles ou transgenres. Ces droits sont diversement reconnus dans le monde. La problématique particulière des droits LGBT a été abordée par les Nations unies, notamment par le biais de rapports14.

Symboles

Variantes

Si le sigle LGBT (parfois GLBT5) se veut représentatif des personnes non hétérosexuelles et cisgenres et est le plus utilisé, il est parfois complété pour être plus inclusif :

Pour éviter ce sigle à géométrie variable, le terme parapluie « altersexuel » est parfois utilisé. « Allosexuel » a également été utilisé comme traduction commode de queer dans les années 2000, notamment au Québec, mais il s’est trouvé déprécié dans cet usage sous l’influence de l’anglais, où allosexual est plutôt utilisé par opposition à asexual16. D’autres locuteurs utilisent le terme « LGBTQ+ » ou créent des sigles, comme QUILTBAG17. En Belgique, le mot « holebi », emprunté au flamand (de « homoseksueel, lesbisch en biseksueel »), est également employé. Le terme MOGAI (de l’anglais « Marginalized Orientations, Gender identities, And Intersex »), visant à être plus inclusif, est également parfois utilisé18.

Le terme « gay » est parfois abusivement utilisé pour désigner l’ensemble des personnes LGBT, bien qu’il ne se réfère qu’à l’une de ses composantes (les hommes homosexuels)19,20.

Notes et références

Notes

  1.  L’étude du Williams Institute indique toutefois que selon la date des sondages et les différents pays étudiés, les homosexuels déclarés arrivent parfois en première position, devant les bisexuels.

Références

  1. ↑ Revenir plus haut en :a b et c (en) Meg Barker, Christina Richards, Rebecca Jones, Helen Bowes-Catton, Tracey Plowman, Jen Yockney et Marcus Morgan, « The Bisexuality report : Bisexual inclusion in the LGBT equality and diversity », Centre for Citizenship, Identities and Governance and Faculty of Health and Social Care, The Open University (2012) (lire en ligne [archive] « Copie archivée »(version du 25 août 2014 sur l’Internet Archive)).
  2.  Emmanuelle Beaubatie, « Trans’ », dans Juliette Rennes, Encyclopédie critique du genre, La Découverte,  (ISBN 9782707190482,OCLC 965143553lire en ligne [archive])p. 640.
  3.  « Non-binaire, « gender fluid », trans… des ados « ni tout à fait filles ni tout à fait garçons » », Le Monde,‎  (lire en ligne [archive], consulté le9 juin 2019)
  4. ↑ Revenir plus haut en :a et b Michelle Filice, « Bispiritualité » [archive], sur L’Encyclopédie canadienne (consulté le 6 janvier 2020).
  5. ↑ Revenir plus haut en :a et b Thomas Sasso et Cathy Gallagher-Louisy, In & out : points de vues divergents sur l’inclusion des GLBT dans le milieu du travail, Centre canadien pour la diversité et l’inclusion, 40 p. (lire en ligne [archive]).
  6.  « LIBRES & ÉGAUX: VISIBILITÉ INTERSEXE | », Libres et égaux Nations Unies,‎  (lire en ligne [archive], consulté le 11 octobre 2017).
  7.  (en) Gary J. Gates, « How many people are lesbian, gay, bisexual, and transgender? » [archive] [PDF], sur The Williams Institute.
  8.  (en) San Francisco Human Rights Commission, « Bisexual Invisibility: Impacts and Recommendations » [archive], sur sf-hrc.orgp. 1.
  9. ↑ Revenir plus haut en :a et b Antoine Messiah et Emmanuelle Mouret-Fourme, « Homosexualité, bisexualité : éléments de socio-biographie sexuelle », Populationno 5,‎ p. 1353-1379.
  10.  (en) « Bisexuality [archive] « Copie archivée » (version du 27 juin 2018 sur l’Internet Archive) », The Kinsey reportsKinsey Institute.
  11.  Shere HiteLe rapport Hite sur les Hommes, Robert Laffont, 1983, repris par Élisabeth Badinter dans XY, De l’identité masculine (1992), p. 161-162.
  12.  (en) « Living la vida loca »The Economist,‎  (lire en ligne [archive], consulté le 27 novembre 2018).
  13.  François Kraus, « Les électorats sociologiques – Les électorats sociologiques Gays, bis et lesbiennes : Des minorités sexuelles ancrées à gauche » [archive], sur cevipof.com.
  14.  (en) « Discriminatory laws and practices and acts of violenceagainst individuals based on their sexual orientation andgender identity » [archive][PDF], sur ohchr.org.
  15.  (en) An Activist’s Guide to the Yogyakarta Principles [archive] « Copie archivée » (version du 27 juin 2018 sur l’Internet Archive).
  16.  « Queer in Québec : étude de la réception du mouvement queer dans les journaux québécois » [archive], sur www.revuecygnenoir.org (consulté le21 décembre 2020)
  17.  (en) QUILTBAG sur Wiktionary [archive].
  18.  (en) « MOGAI » [archive], sur urbandictionary.com (consulté le28 mars 2019).
  19.  (en) « LGBT : Definition of Term » [archive], sur geneq.berkeley.edu/.
  20.  (en) Clinton Andor, « Words that are biphobic and why » [archive], UC Davis LGBT Resource Center, projet associé à l’université de Californie à Davis.

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Anne Arvy, Principes d’action pour l’accompagnement des personnes LGBTI suivies à l’Aide aux migrants, Genève, Hospice général, novembre 2017, 29 p.
  • Sébastien ChauvinSociologie de l’homosexualité, Paris, la Découverte, , 125 p. (ISBN 978-2-7071-5469-9 et 2707154695OCLC 857794189).
  • Daniel Wetzler-Lang, Les nouvelles hétérosexualités, Éres, .

Liens externes